mardi 9 février 2010

Staline est parti de Tbilissi

Fresque de Staline au 105, Aghmachénébéli en 2008 ( Birgit Kuch)

Après avoir survécu à la déstalinisation, à la perestroïka et à la guerre civile, le Petit Père des Peuples, le plus célèbre des Géorgiens, aura succombé au réaménagement de Tbilissi entrepris par le gouvernement de Mikheïl Saakachvili. Dans le cadre du programme lancé par le maire de la capitale Guivi Ougoulava (du parti du président), intitulé "La nouvelle vie du vieux Tbilissi", l'avenue Aghmachénébéli (anciennement Plékhanov) est rénovée de fond en comble. Ce quartier d'architecture russe néo-classique du XIXème siècle, aux façades magnifiques mais en piteux état, va connaître les plus grands travaux d'assainissement de son histoire. Les bâtiments vont aussi être transformés, modernisés, certains vont gagner un étage.

"La nouvelle vie du vieux Tbilissi" (N.Landru)

Le rebrossage aura au passage donné au pouvoir l'occasion de démolir l'arche du numéro 105, où se trouvait jusqu'en 2009 un bas-relief de Staline rescapé des temps... Il s'agit de l'entrée secondaire d'un théâtre de marionnettes pour enfants ouvert dans les années 1930 ; la fresque représentait des enfants donnant des fleurs au Petit Père des Peuples...

105, Aghmachénébéli après destruction de l'arche (N.Landru)

Le régime actuel, pro-occidental et moderniste, ne porte guère d'admiration pour la période stalinienne et doit être plutôt ravi de se débarrasser de ses traces encombrantes. Dans la capitale tout du moins, car à Gori, ville natale du dictateur, ce sera une autre affaire que d'enlever les effigies de Joseph Djougachvili sans heurter la population éprise de son fils prodigue...

Place Staline à Gori (N.Landru)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Un article sans un mot de trop, des observations nettes et sans bavures, bien dans la veine de ce journaliste auquel rien ne semble échapper. Du bon boulot, un contenu toujours stimulant sur cette Géorgie rocambolesque.

Nicolas Landru a dit…

Cette louange sans borne me laisse croire que son commentateur anonyme n'est pas entièrement inconnu du journaliste rocambolesque...